Sur un oreiller blanc son visage de douceur Se perd dans un trou sombre où sa tête repose, Il esquisse timidement un sourire de pudeur, Sent-il encore ma main sur sa main qui se pose ?
Son regard embué retient une larme docile, Cristal retenu qui s’accroche à ses cils, Il s’en va l’âme sereine, les paupières demi closes, Son nez respire déjà la senteur des roses !
Un silence enveloppe la chambre du supplice, Epuisé il a bu la lie dans le calice, Son corps est si menu sous ses draps de satin, Il aurait bien aimé tenir jusqu’au matin !
L’aube à l’heure blême déroule son voile amer, Le jour triste qui se lève s’est drapé d’un suaire, L’oiseau chante pour lui son hymne sous la charmille, Mon Dieu « si l’on pouvait arrêter les aiguilles ! ».