La fenêtre s’est ouverte sur un monde fixe Et le cadre s’est brisé à mon regard. Les rideaux dans le vent Comme une naissance Les rideaux s’enfuient, Sans me prévenir.
La fenêtre s’est ouverte sur un monde sobre Autour d’elle s’apprivoise mon regard. Mes cheveux dans le vent Comme une naissance Je voudrais m’enfuir Mais je reste là, un rocher, Je guette l’horizon.
À cette fenêtre, qui sait ? Je t’attends. Et je peux t’attendre une vie entière Sans jamais te trouver Comme un fleuve qui se déverse, Un long fleuve… L’entends-tu ?
La fenêtre s’est ouverte dans mes yeux Et mes pupilles en sont l’image. Je te regarde fuir, Toi qui n’es personne Je te regarde me fuir Car je suis seule face à l’hiver, Seule de n’être parfois qu’un rocher, De n’être qu’une fenêtre Sur un monde fixe, Un monde sobre, Un monde où il ne faut pas pleurer.