Comme un arbre en hiver Je mourrais de gris Si je m’éveillais sans hier Dans l’île de notre lit J’y brûlerais encore Aux parfums de ton corps Saveur d’herbe et de miel Senteur d’algue et de ciel Si ton corps se taisait Je mourrais de gris Comme un arbre en hiver
Comme un miroir sans tain Je mourrais de noir Si je perdais ton reflet Dans l’obscur d’une nuit J’y pâlirais à tout jamais Aux silences de tes yeux Regards d’oubli et de gel Flèches d’opium et de fiel Si tes yeux me fuyaient Je mourrais de noir Comme un miroir sans tain
Comme une barque sans amarre Je mourrais d’effroi Si tu m’effaçais de toi Au souffle d’un autre amour Je sombrerais à tout jamais Aux rames de ton cœur glacé A l’ultime roulis de désamour Dans l’enmourir d’un râle sourd Si tes mains me quittaient Je mourrais d’effroi Comme une barque sans amarre Du gris du noir de l’effroi à l’infini