A voix mienne Je sais dire ma terre J’y pénètre à pas tendres Je m’y enfonce quand j’erre
Dans mes yeux refleurissent ses jardins Et tous les fruits de l’Orient Dans ma bouche s’alanguissent ses jasmins Et toutes les saveurs de l’Antan
Ma terre est mienne Je suis née de ses caresses Je m’y abreuve J’y reviens sans cesse
Dans ses oueds endormis après l’orage Dans ses sables de soleil allumés Dans ses forêts de fleurs sauvages Sur les minarets de ses mosquées
Pour moi seule Je l’ai enfouie Au plus secret De mes regrets
Sur la pierre parfumée de nos cimetières Dans le pas cadencé de ses porteuses d’eau Dans les ghaïtas et flûtes de bergers en écho Dans les vapeurs d’épices de ses tajines berbères