Que m'importe la clarté des matins Le bleu du temps au large des chemins Et l'offrande des lendemains
Que m'importe la clarté des matins Si tes mains ne scellent plus notre destin L'aurore naissante n'est qu'un vain paysage Si je n'ai sur moi penché ton doux visage Et tes lèvres et tes yeux emperlés de lueurs Et ton corps vibrant dévoré de tant d'ardeurs Que m'apporteront les heures lentes du jour Si contre moi tu ne goûtes plus à l'amour Si je ressens qu'un nouveau jour ne t'est rien Et que mon coeur ne bat plus contre le tien
Que m'importe la beauté des hiers Le mauve du vent dans les roses trémières Et les parfums de fin d'hiver
Que m'importe la clarté des matins Si tes mains de moi n'ont plus ni soif ni faim Jusqu'au soir dévidant l'espoir et les craintes Je t'attends le corps transi de désir empreinte Et passe encore une nuit vierge d'étreintes Les poings serrés défaite défunte sans saveur Dans l'âpre enfer d'une déferlante douleur Dans l'âcre odeur du jamais plus avec toi
Que m'importe la clarté des matins sans toi Quand sourd et mord le temps de l'amour mort Que m'importent les éclats de rire L'arc-en-ciel qui s'en vient mourir Et les vagues des saisons à venir
Que m'importe le bleu du temps Que m'importe le mauve du vent Que m'importe l'océan de printemps Les mots d'amour désappris Quand pour toujours désunis Nos corps se consument sans cris