Sur le chemin du lavoir Entre les ajoncs en buisson Les saveurs de fraises des bois Les trilles du pinson Et la brise du soir Roulent des souvenirs d’autrefois
Ils roucoulent dans un murmure De chevelure Dont je garde sur la joue l’empreinte Ils ruissellent gonflés de tendres chimères Au chant des robes légères Et des chapeaux de paille s’égayant A l’Angélus sonnant
Ils s’envolent frivoles gouttes de rosée Au miroir de la fontaine qui tinte Ils rosissent au suc des pendants d’oreilles Et des colliers de cerises vermeilles Ils pétillent ébouriffés de foin coupé
La troupe que nous étions Comme vol de papillons Dans la prairie s’effeuillait En ailes satinées
C’était le temps des vacances Et j’ai en souvenance Les rires clairs de ma mère Se mêlant à ceux de la rivière C’était le temps de l’insouciance Et j’ai en souvenance Les chansons douces de ma mère Se mêlant à celles de la terre
Sur le chemin du lavoir Entre les corbeilles de pêches Les senteurs de lavandes fraîches Les vrilles des toits Et la brise du soir Coulent des caresses de voix