De leur fenêtre certains voient Juste un alignement de toits. C’est qu’ils vivent dans des mansardes… Trop chaud l’été, l’hiver trop froid. Leur horizon : le désarroi.
Lui, les toits, il les voit distants, Mais voit de près arbres, torrents… C’est qu’il habite la montagne. Les étés verts, les hivers blancs. Son horizon : le firmament.
De leur fenêtre certains n’ont Qu’un lac d’eau sale pour vision. Pauvres pêcheurs de pays pauvres… Petite barque pour maison. Leur horizon : aliénation.
Lui voit l’eau verte, l’eau bleutée, Océan, Méditerranée. Certes, il a travaillé dur… Son grand yacht, il l’a bien gagné. Son horizon : félicité.
De leur fenêtre certains soirs, Les pauvres crient leur désespoir… Lui est outré de tout ce bruit, C’est incorrect en pleine nuit.
Puis chaque pauvre va dormir Car demain il faut repartir Vers son destin…
Alors lui peut aller finir De bien asseoir son avenir, C’est son destin…
Peut-être un jour pauvres et lui Se croiseront sur un trottoir. …… Qui marchera sans le vouloir Sur l’étron du chien malappris ?
(Extrait du recueil « MES 100 PETITS POÈMES - Évasion »)