Ni la mer dans ses flots Ne berce un lourd bateau,
Ni l’air dans son grand vent Ne berce un goéland,
Ni la neige en airbags Ne berce les zigzags,
Ni la pluie en ses rais Ne berce la forêt,
Ni l’algue dans ses liens Ne berce un poisson-chien…
Autant que dans le noir Il se berce d’espoir.
Ni une voix encor’ pour lui parler, Ni un sourire encor’ pour le charmer, Ni un parfum encor’ pour l’envoûter, Ni un doux cœur encor’ pour l’adorer.
Ni une douce peau encore à caresser, Ni de soyeux cheveux encore à embrasser, Ni une frêle épaule encore à enlacer, Ni un cœur voluptueux encore à trop aimer.
C’est la fin, le butoir. Il baise un front d’ivoire Et souffle le miroir. Restera la mémoire.
(Extrait du recueil « MES 100 PETITS POÈMES - Évasion »)