Vieilles pierres, rabougries, néanmoins grandioses, Imprégnées de parfums du passé, non moroses, Vieilles pierres usées, fatiguées, oubliées… Je sais bien que vous avez une âme.
Vous êtes pierres d’un valeureux château cathare Qui dans ses jours heureux accueillit des cithares, Mais qui vécut aussi des horreurs… oubliées… À ces corps était chevillée l’âme.
Vous êtes pierres sibyllines ou anxieuses, À Stonehenge ou à Pompéi mystérieuses, Messagères de philosophies oubliées, Ou brûlées… au corps, au cœur, à l’âme.
Vous êtes pierres d’ancestraux chemins muletiers Zigzaguant, héroïques, sous les noisetiers, Souvenirs d’âpres vies aujourd’hui oubliées… D’elles toutes vous abritez l’âme.
Vous êtes pierres du puits creusé par mon grand-père, Margelle usée, amie des seaux de ma grand-mère, Témoignant de peines… par moi non oubliées, À tout jamais ancrées dans mon âme.
(Extrait du recueil « TOUTES SORTES D'AMOUR DEVIENNENT POÉSIE »)