Ah, pays riverain où tu es souveraine, Princesse aquatique, sirène, enchanteresse ; Contrée d’illusion dont les châteaux disparaissent Si j’ai soif, c’est que le sel coule dans mes veines.
Et tous ces visages, comment te reconnaître ? Car ton nom s’envole et l’eau glisse entre mes doigts J’ai les mains vides, les sens avides, je dois Noyer le cœur où tu as vu tant d’ardeur naître.
Ta chanson paisible a toujours bercé l’écueil De mes jours, enfant passionné, amant sauvage, Quand tu faisais hurler en moi l’appel du large;
Et dans l’agonie déchirante, sur le seuil De la mort, je demande encore, sur la plage, Que tes inatteignables fonds soient mon cercueil.