À l’orée du bois et dans la plaine Chante le loup, le vent malmène Les arbres secoués, comme des tiges herbacées ; Création bouillonnante, croquis échaudés Par le vent de la plaine.
Le vent a semé, toutes ces années Leur naissance, la graine Qui les a fait pousser Paternel, cruel, sempiternel, Force originelle, le jardin est ouvert Dans les braises du désert Des branches mortes craquées Sous ses pas.
Dans l’heure qu’émerveille Le passé du sous-bois Front auréolé, du coucher du soleil Les sentiers sont oranges, les fleuves teints dorés Les brumes violettes, le ciel est noir, Le sol est noir, éclairci de lumière
Sa voix porte le noir Et guide les pas infinis Perdus dans l’obscurité Le monde est aveugle, Aveugle, aveuglé Par le coucher du soleil
Une traînée de sang Perçait le couchant Le loup blessé chante Seul à la brunante Indicible plainte Imperceptible, feinte Dans la perpétuelle attente