Ô majestueuse femme ; je vous ai donné mon cœur, Ô majestueuse femme ; je vous ai donné ma vie. Et pourtant aujourd’hui un rien ne m’écœure D’avoir eu pour vous tout un tas d’envies.
Je vous faisais confiance, je vous aimais vraiment Et voici que même dans mes plus grands songes, Jamais je n’avais pensé ceci, ni même comment Tout ce que vous me disiez n’était autre que mensonge.
Vous avez pleuré, vous avez baisé mes larmes Tandis qu’au fond de vous, votre âme s’en allait Vers un coin d’Italie, où vous cachiez vos armes, Et que vous espériez le retrouver après un soir de Mai.
Il est facile après de dire que je suis le coupable, Sachant que j’ai tout fait pour sauver notre union. Mais dire la vérité vous n’en étiez point capable, Et votre cœur saignait pour ce drôle de compagnon.
Quel ridicule je suis, d’avoir cru vos doux sourires, Vos beaux yeux, qui semblaient enfin rayonner ; Alors que le crime se préparait en secret à jaillir Une fois mes yeux fermés, une fois mon dos tourné.
Il faut savoir que le temps fait aussi son enquête, Que les vérités ressortent et inondent le monde, Et tant pis pour vous, si vous êtes malhonnête, Femme que j’ai aimée, cruelle, vile et immonde.
Allez voir votre amant, fumant et défraîchi! Allez le retrouver et restez bien avec lui ! Car jamais je ne pourrai, et je le dis, réfléchi, Accepter vos mots sans pardon, sans une litanie.