Sur un coup de tête
Le poète au fond de son envie,
Laisse sur papier une trace pure,
Mais inconnue de la littérature,
Un coup de crayon qui en fait sa vie.
La démence le menace et, son triste délire
L'emporte vers des coins plus sombres,
Vers des nuits sans lune, sans ombre,
Sans un seul point d'attache pour revenir.
Il suit son unique guide, fait de bleu ou de noir,
Cette pointe d'argent ou ce petit bout de bois,
Comme un ivrogne qui se cherche pour boire.
C'est un poète dans son breuvage, son alcool,
Près d'un second, plus rouge qu'un hors-la-loi.
Qui se noie, qui se perd dans ses folles paroles.
C'est à travers ce verre rempli d'une substance,
Qu'ils jouissent de grandeur et de décadence,
Ils se prennent pour les rois des obscures brumes,
Pour des chevaliers armés de longue plume.
Je fais partie de ce noir résultat, de ce désastre,
Je suis devenu accro aux rîmes capricieuses,
Ces vers, des profondeurs, ne cessent de me battre,
Car mon arme encrée se fait de moi joyeuse.
Harcèlement perpétuel de mon crâne juvénile,
Qui donne à celui-ci les idées de l'adulte,
Sommeillant dans mon âme si douce et si tranquille,
Mais qui se réveillera pour vivre dans les tumultes.
Je n'écris plus pour dire quoi que ce soit,
Je ne tape plus pour composer un autre poème,
Je ne sais pas qui contrôle ma vie et mes doigts,
Je deviens fou, à parler seul et de moi-même…
29/05/2001
