Une Mortelle Vie
C’est par une pleine lune qu’il s’est posé,
Dans sa magnificence, blancheur immortelle,
Il m’a soulevé vers ces cieux noirs ,vers ce ciel
Offrant à mon âme le désir imposé.
Ses yeux vides, sa chair, cette froidure extrême,
Je la ressentais dans mon cou ouvert, béant;
Rouge de mort, rouge de vie, rouge néant,
Me laissant aller vers l’obscurité suprême.
Mes veines pleuraient, tandis que je souriais,
D’un sourire sadique, d’un sourire contraint,
A me voir filer, entrer dans le grand train-train,
Celui que nous suivons depuis qu’ils ont prié.
Tous ces gens aussi crédules que je l’étais,
Ne souhaitent pas mourir, mais ils ne savent pas
Que l’infini réside dans la mort, ses pas,
Je suis l’invincible, le néant, l’entêté,
Le maître des ténèbres, canines dressées,
Prêt à refaire la dynastie des anges noirs,
Et je boirai aussi comme on m’a bu ce soir,
Le vin de la mort, de l’ivresse déplacée.
Le mal que je transporte dans mes veines nues
M’oblige à me cacher, et à ne plus aimer,
Je suis seul, choisi parmi tant de désarmés,
Je suis triste, blanc, pour tout le monde un pendu
Un mort parmi les morts, une simple poussière
Et pourtant je suis bien là chassant et tuant,
La moindre vierge chaude qui va saluant
Pour garder mon corps hors de sous la froide terre.
Je suis partout et nulle part, derrière vous,
Le cou penché vous me suivrez là-haut, là-bas
M’implorant de survivre à ce sanglant combat
Mais vous n’êtes plus rien, plus humain, je l’avoue.
07/02/1999
