La nuit bouillante de gel m'encercle, Les chemins, tout de plomb enlacés M'oppressent, me lorgnent du fond des routes, Fantasmatiques sentiers de pétrole et d'acier: Je les contemple et les défie De toute la fureur d'un coeur déployé De foulées bondissantes, rapides envolées. Je marche, pense, combat. Mes yeux, opales givrées De larme, suivent mes pas, contemplent Les fantômes, ombres des branchages nus Qui cours en travers des sentiers, Glissant sur la saumure d'un fleuve Sombre, magie noire! Ils me portent, Ces ombres, ces démons, En bas des plaines nocturnes Et hantant les hameaux. Revenant en cavale, m'enserrent. Terribles meurtriers de l'aube malveillante, Improbables montures du marcheur dépravé.