L’automne, ce bourreau, vient de décapiter Ces fragrances qui ne pensaient qu’à s’emmêler. Dorée, empourprée, la flore attend ce sommeil Qui la rabougrira, la fanera telle une vieille.
Tombent en pluie d’or les feuilles agonisantes : Leur étole crissante aux orées devient offrande. Les arbres tendent leurs bras crochus, spectraux Pour happer les brumes laiteuses, tristes oripeaux.
Le roi des astres, de ses rayons s’est dévêtu. Sa lueur pleure de pâleur : sa flamme a disparu. De lourdes voiles dans la voute sont tirées : Nuages gonflés d’eau qui s’épuisent à menacer.
L’automne, messager de l’hiver et ses mouroirs, Entrouvre les portes de cette ère transitoire. Occultons ces périodes de transhumances Pour savourer des belles saisons l’exubérance.