Je les ai croisés tant et tant, Elle, trottinant à pas serrés, Lui, son sillage empruntant, Deux silhouettes frêles et courbées.
Je les ai vus assez souvent Assis sur le seuil de leur masure Happant les rayons du couchant, Écoutant le vent et ses murmures.
Je les apercevais de temps et temps Le regard rivé à leur croisée. Tout et rien font divertissement Quand l’horloge rechigne à avancer.
Si bien souvent je les ai vus Dès le printemps, au doux soleil, A présent je ne les vois plus. L’hiver aime à prolonger les sommeils.
Non, je ne les reverrai, ni elle, ni lui. Leur triste univers vient de s’effondrer. Mais, près de cette souche à l’agonie, Ne voit-on pas surgir quelques rejets ?