Neuf heures résonnent dans le lointain Les rues se vident Et nous glissons dans les bras d’une nuit D’un autre temps Je perçois un air d’accordéon Qui se mêle à ta voix, Mélange subtil, doux hydromel Qui enivre ma tête. Mes doigts cherchent ta peau. Mon cœur bat le pavé.
A jouer à chat, on s’accroche et on s’écorce Pour garder l’emprise L’un et l’autre, tour à tour, blanche alouette Noir épervier. Dans ce jeu de dupes et de hasard Naissant, pas de pause. L’air de rien, tu effeuilles mon corps Découvrant mes cicatrices. Sous tes doigts, elles s’effacent Loin de toi, elles suppurent.
Six heures résonnent déjà tout près La nuit s’éclipse Et le soleil vient tuer les traits proscrits De notre étreinte. Son parfum renaît sous ta peau Qui m’arrache à tes lèvres Comme une marque indélébile Qui retrouve sa place. Son image s’anime Et mon reflet s’éloigne.