Il y a un souvenir Lâche et sournois Que j’imagine Tapi au fond de ma mémoire Dans un coin sombre et froid Parfois Il sort au grand jour Arrogant comme un roi Me nargue en me montrant du doigt C’était le temps de mes premiers amours Et aujourd’hui encor je la vois Avec ses grands yeux noirs Cette fille A la longue robe blanche Au foulard de soie Assise sur ce banc A la gare du nord Plongé dans sa lecture Et moi Perdu, n’osant l’aborder Cette beauté si pure Son train arrive Elle se lève En arrangeant sa robe Me regarde avec étonnement Sourit Puis s’éloigne comme un rêve Ce souvenir Qui me poursuit Et m’attriste J’y pense encore aujourd’hui et me dis Aurait-il fallu que j’insiste ?