Quelle impériale Main a posé ce matin sur nos têtes un couve On s'éveille au jour moite, point de ciel en levain Et sous la croûte humaine, vapeurs de souffrance L'haleine a le goût fade des lendemains cruels
Labeur, sueur, démence, point de velours au loin Pour oeuvrer à sa peine, l'homme prend des détours Se jouer du destin, rire de nos chagrins L'humanicule que je suis en rêve ce matin
Humains mal armés à ouvrir des chemins Dans le pétrin couvert d'une sombre canopée À la fourchette pourtant nous devons nous frayer Une voie sans issue poussés par nos instincts
Misère humaine, caprice divin Lutter sans comprendre, avancer sans savoir Avec l'heure de la faux comme seule délivrance Pourtant si peu enclin à la manier nous même
Débarrasser la ronde de soi même et des autres Avoir le courage de ne plus en avoir Se retourner enfin sur les ruines vivantes D'une existence humaine riches en déserts mutins
Soigner une sortie, prendre un bain de son sang Calligraphier de rouge avant de s'assoupir Que le pire surement dans ces sphères absurdes C'est faire le boutiquier de futiles souvenirs.