Pas un seul nuage, pas même un léger voile Ne ternissait les cieux d’un bleu profond et pur; Nous méditions, assis, sous la voûte d’azur En guettant les lueurs qui précèdent l’étoile.
L’air, empli du ramage des oiseaux dans les bois, Berçait les frondaisons d’une brise encore fraîche ; Soudain les rayons d’or, fusant comme des flèches, Scintillent à travers les feuillages qui flamboient.
Puis l’astre dans le ciel, majestueux, s’élève, Dominant l’univers tel un roi tout puissant, Chassant de son diadème aux feux éblouissants Les ombres de la nuit, ses doutes et ses rêves.
Accueillant l’offrande des souverains rayons, Nos âmes inondées par la béatitude, Et nos cœurs débordants d’infinie gratitude S’absorbent en une céleste communion.
Puis il nous vient alors cette impression profonde, Bercés par la nature en son cadre harmonieux, Que nous sommes ici, sous l’œil même de Dieu, A notre vraie place, tout au centre du monde.