On aime à se pencher sur un doux berceau blanc, Nid sacré où l'enfant un moment se repose, On s'attendrit devant le mystère troublant De cet ange endormi dans les lys et les roses. Retourne-t-il en rêve au royaume des cieux ? Ses lèvres, où parfois glisse un sourire gracieux, Ont l'exquise fraîcheur des fleurs à peine écloses.
Où peut-on admirer spectacle plus charmant ? De ces bébés si purs sort comme une lumière Qui les entourent alors qu’ils rêvent en dormant ; On s’approche du lit comme d’un sanctuaire, Marchant à pas de loup pour préserver la paix De cette âme envolée et aussi par respect Pour cette pureté qui semble une prière.
On n’entend même pas son souffle si léger Au point que sa maman pour un instant s’inquiète Puis se calme en voyant ses petits doigts bouger ; A qui fait-il un signe au-dessus de sa tête ? Toute la maisonnée préserve son repos Et un doigt sur la bouche interdit tout propos Qui pourrait déranger cette envolée secrète.
Ces anges, voyez-vous, doivent dormir souvent Car leur fragile vie alterne entre deux mondes Notre terre et, là-haut, l’univers émouvant Des cieux où, chérubins, souvent ils vagabondent. Passant du monde obscur au séjour merveilleux, Ils jouent et rient avec tous les êtres radieux Qui, invisibles, peuplent la voûte profonde.
Adorables bébés qui rapportez des cieux Dans vos rêves dorés cette fraîche innocence, Sources claires dont le jaillissement précieux Purifie, grâce à Dieu, nos cœurs en abondance, Vous êtes à nos hivers d’éternels printemps Et qui veut résister à l’usure du temps Devra boire à votre fontaine de jouvence.