Les nuages tout gris plombent un ciel bas et lourd Ne laissant plus passer qu'une pâle lumière. Les chants d'oiseaux ont fui les bosquets, les lisières; Quelques rares corbeaux survolent les labours.
Le givre a recouvert les branches alentour Et forme des miroirs dans l'eau de la rivière; Sur les arbres et les champs, sur la nature entière, La neige a déposé son tapis de velours.
La vie s'est retirée dans le sein de la terre. La surface est déserte mais, en profondeur, C'est dans l'obscurité et l'humide tiédeur Que germera le grain à la tige légère.
Et ainsi qu'Il est né dans une grotte austère, Entre l'âne et le boeuf qui donnaient leur chaleur, Nous devons réchauffer notre sol intérieur Par notre coeur ardent, notre foi, nos prières;
Comme par son amour, une future mère Enveloppe l'enfant qu'elle porte en son sein, Chacun peut faire naître en soi l'Enfant divin : Voilà bien de Noël le plus profond mystère !