Souvent le matin quand la nature s’éveille, Nous contemplons là-bas avec fascination Les hauts pics enneigés, immaculées merveilles, Dorées par le soleil de ses premiers rayons.
Et nous voyons aussi, tout près, sur la terrasse, Au premier plan de ce paysage enchanteur, Plein de petits oiseaux voleter avec grâce, Un joyeux carrousel d’élégants voltigeurs.
Parmi les gazouillis et les grands frous-frous d’aile, Ils s’élancent d’un coup et, prompts comme l’éclair, Ils viennent s’agripper aux grilles des nacelles Où nous leur préparons des graines pour l’hiver.
Mésanges et moineaux rivalisent d’audace En leur chassé-croisé tel un ballet charmant ; Dès qu’un oiseau s’envole, un autre prend la place Et tout ce petit monde picore hardiment.
Ils ravagent gaiement les réserves de graines Sans bien sûr un instant se poser la question Qui vient renouveler leur manne quotidienne Qu’ils pillent chaque jour avec délectation ?
Sommes-nous différents, nous, la race des hommes, Dont la pensée souvent manque tant de hauteur ? Ne ressemblons-nous pas à ces oiseaux en somme Ne sachant concevoir un monde supérieur ?
Par quel mystère vient de la voûte étoilée Cet élan d’énergie à nul autre pareil ? La lumière la chaleur, la vie renouvelée Fusant à chaque instant d’un éternel soleil ?
Si cette Création n’a rien qui nous étonne C’est qu’un voile obscur est tendu devant nos yeux ! Comment vraiment peut-on admettre que personne N’ait conçu l’univers immense et fabuleux ?
D’où vient l’intelligence absolue, souveraine, Qui marque de son sceau le cosmos infini ? Certes pas des humains qui déchiffrent à peine Les grands mystères dont l’univers est rempli.
Les hommes ne sont donc, malgré toutes leurs sciences, A peine plus conscients que ces petits oiseaux ; En eux domine encor une grande inconscience Mais un jour ils sauront comment monter plus haut.