Ô vous petits bébés, chérubins gracieux, Emouvantes âmes fraîches écloses des cieux, Dans l’éclat jaillissant de la fleur printanière ! Vos grands yeux étonnés sont pleins de la lumière Céleste où vous flottiez quelque part dans l’azur. Vous êtes enveloppés d’un nimbe clair et pur. Le babil et les ris de vos voix enfantines Ressemblent aux murmures des sources cristallines. Vous êtes un reflet de ce monde d’en haut Que l’on cherche à saisir dans vos lits ou landaus, Nids charmants sur lesquels chacun vient et se penche Comme sur un bouquet de roses et de pervenches. Tous se sentent attirés et surtout les plus vieux Par les éclats de vie de vos rires joyeux, Vos cris, votre gaîté, votre belle insouciance, Votre exquise fraîcheur et la pure innocence De vos jeux. Et qu’ils soient marrons, gris, verts ou bleus, On fixe longuement l’eau pure de vos yeux Comme pour voir plus loin, pour deviner derrière De la vie qui jaillit le captivant mystère ; Pour comprendre d’où vient l’irrésistible élan De l’esprit qui s’incarne et devient un enfant. D’où vient l’âme qui vit sous cette tête blonde, De quel haut univers, de quel céleste monde ? On admire longtemps, ému et fasciné, La débordante vie qu’émane un nouveau-né. Votre fragilité et votre grâce touchent Tous les cœurs alentour, même les plus farouches ; Il n’y a d’être humain qui ne soit attendri Par l’illumination d’un bébé qui sourit. Ce que l’on cherche en vous, chers petits anges frêles, C’est ce divin rayon fusant de vos prunelles, La joie contagieuse de vos rires radieux Qui font monter nos âmes un peu plus près de Dieu.