L’aurore à peine se réveille Quelques passants s’en vont marchant L’aubaine du solitaire errant Rêves dorés, sombre présent Suivrent les ombres, ne pas attendre Les coupables ressentiments Goûter les peines, les lassitudes De ces sourires les faux semblants Le long d’une rue, la reconnaître Sans même savoir pourquoi Celle qui subsiste quand tu fermes les yeux Te laisses sans voix
Son songe à peine effleuré Et déjà elle me fascine Ses mains se rencontrent et se resserrent Doutes et peurs se dessinent Son regard fuit, fugitif Trahissant son ultime volonté, son énigme Elle attends immobile L’heure des cœurs assombris, un signe Ses yeux se posent sur moi Ame suprême et vengeresse Mais ce sourire du bout des lèvres Me surprend et me transperce
De nos moments abandonnés Naquit une intime connivence A ses silences je répondais Par un regard de circonstance Ces heures m’allaient Juste la voir à ses projets s’épanouir Me contourner, se retourner Regarder et enfin rire Elle s'en allait alors, dansant Tel une provocation Elle me laissait jusqu'au lendemain Trop long
De ces déesses proclamées Par leurs égales résignées, Elle savait leurs poses ridicules Et leurs soucis infinis Paroles futiles, reines dociles À leurs déchéances prochaines Elles se laissent guider Ne sachant à quoi se raccrocher Mais ma reine N’était pas de celle ci Étrangère à leurs manières Elle s’élèvait souveraine