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Arnaud MARTIN

Souveraine

L’aurore à peine se réveille
Quelques passants s’en vont marchant
L’aubaine du solitaire errant
Rêves dorés, sombre présent
Suivrent les ombres, ne pas attendre
Les coupables ressentiments
Goûter les peines, les lassitudes
De ces sourires les faux semblants
Le long d’une rue, la reconnaître
Sans même savoir pourquoi
Celle qui subsiste quand tu fermes les yeux
Te laisses sans voix

Son songe à peine effleuré
Et déjà elle me fascine
Ses mains se rencontrent et se resserrent
Doutes et peurs se dessinent
Son regard fuit, fugitif
Trahissant son ultime volonté, son énigme
Elle attends immobile
L’heure des cœurs assombris, un signe
Ses yeux se posent sur moi
Ame suprême et vengeresse
Mais ce sourire du bout des lèvres
Me surprend et me transperce

De nos moments abandonnés
Naquit une intime connivence
A ses silences je répondais
Par un regard de circonstance
Ces heures m’allaient
Juste la voir à ses projets s’épanouir
Me contourner, se retourner
Regarder et enfin rire
Elle s'en allait alors, dansant
Tel une provocation
Elle me laissait jusqu'au lendemain
Trop long

De ces déesses proclamées
Par leurs égales résignées,
Elle savait leurs poses ridicules
Et leurs soucis infinis
Paroles futiles, reines dociles
À leurs déchéances prochaines
Elles se laissent guider
Ne sachant à quoi se raccrocher
Mais ma reine
N’était pas de celle ci
Étrangère à leurs manières
Elle s’élèvait souveraine