Bercée par l'ombre d'un cerisier Une endormie était couchée Les mains pliées en oreiller Je contemplais émerveillé Penser, je n'eus, rêver cette fille Toute effeuillée, toute dévêtue Bercé par l'ombre d'un cerisier Moi l'inconnu, je m'étais tue
Quand une bise fraiche s'est levée Mon endormie fut réveillée Assise face à l'étranger Elle a crié puis s'est enfuie Et sans vouloir la rattraper Je l'ai laissée toute s'essoufflée Courir auprès, et sans faiblir Du réconfort de ses amis
Le temps venu de se calmer La malheureuse s'est assise À des oreilles attentives Son aventure fut contée Des hommes volontaires furent dépêchés Et s'en allèrent exterminer L'étrange rôdeur avoué D'une balle en plein cœur, précise
Bercé par l'ombre du cerisier Je me repose, moi, l'étranger Les mains pliées en oreiller Je ferme mes yeux inhabités Ces douces minutes abandonnées La peau dorée de ses bras nus Bercé par l'ombre d'un cerisier Je me rappelle, moi l'inconnu