Il n'avait rien construit Il n'avait rien laissé A la postérité Quand la mort le faucha En pleine fleur de l'âge Quand la mort l'appela Loin de cette terre
Pourtant Pourtant il avait Dans sa vie de bohême Simple vie de mortel De quoi donner l'occasion A n'importe quel historien N'importe quel romancier D'emplir une bibliothèque tout entière
Il aurait mérité Que son nom fût inscrit Sur le marbre éclatant D'un monument célèbre Mais son nom ne figure Que sur le bois pourri D'une croix silencieuse Au fond d'un cimetière.
1982
(in Errances, éditions Saint-Germain-des-Près, Paris 1985)