Vivre seul sans un mot, le tabac pour ami, Et si la nuit s’abat sans la lune malade, Je garderais mon œil, geôle de l’infamie, Pour des toiles jolies aux horizons maussades.
Je préfère les arts à la vie déchirée, La musique improbable en hymne national, Je souris au miroir d’un souffle désiré, Regardez mes soldats belle armée infernale.
Ivresse, doux pays aux steppes sans frontière, Egérie indomptée aux images fantasques, Voici l’aube des temps, harnachés à l’hier, Poésie éthylée et des vers en bourrasques.
Limites du réel, splendide seuil du rêve, Sentir l’insaisissable et dépasser les lignes Rigides de ce monde aux délices si brèves, Même s’il est trop tard, pour en devenir digne.
La clef reste secrète et j’ai perdu la carte, Il me faut replonger remettre ma tunique, De nomade onirique et relire la charte, Alcoolique Morphée reste ma muse unique !
Puisque la femme fuit son rôle inspirateur, L’acide vitriol restera partenaire, De l’harmonie bileuse et du vers imposteur, De cette poésie qui s’est voulue lunaire.
