Dans mes songes, il pleut Un élément, source de vie, Comblant les profondeurs Du poème auquel je confie Des vérités d’ailleurs. Le courant entraînait mon être à l’abandon De ses eaux Y laissant baigner les oiseaux et les poissons Adagio Et ce rassemblement, louait avec passion Le Halo Embrassant les fantômes bercés dans ses rayons Fins et chauds.
II
Ces eaux calmées, je plonge ma curiosité dans un parfum iodé J’y nage, écartant de mes mains, Les mystères que ces eaux enferment en leur sein. M’accrochant aux coraux, je m’y suis adapté, J’y ai rencontré des bancs nombreux, brillants, Qui suivaient leur chemin, sans commune direction Sinon celle suggérée par le moyen courant.
Ces passants sont d’inquiétants poissons Fantômes, qui nourrissent ma vision Ils savent les présences mais sont trop occupés Leur pesante personne ne peine à l’exprimer
III
Mon espace diminue En ce long banc sablé J’avance par brassées Dans cet univers nu, puis… …Je distinguai une ombre aux contours étrangers A ce relief si pur, élégamment construit Approchant prudemment le curieux rocher Que ne semblait emplir pas la moindre énergie J’en fis sept fois le tour, puis ma curiosité Pour ce semblant d’épave soudain se rajeuni :
La vie avait élu domicile sous son toit Et ne semblait pourtant déranger son repos Comme l’océan devait reprendre ses droits Il poussait ses légions au siège de ce bateau
Des tapis modalgulés couvraient les parois Un poulpe fier trônait sur la proue, constellée De coquillages ravis de trouver en ces bois Un voisinage de choix pour une place animée.
Toutes les espèces marines étaient entrées Par les blessures portées au flanc du navire Marquant de trous béants le géant embaumé Sur lequel le Vivant venait se recueillir.