Sous la douce reine noire je me promène; Tout est calme, reposé, serein. Ici la vie, cette horrible vie qui nous enchaîne, Disparaît et laisse place au silence.
Le silence, ce doux trésor Toujours plus beau sans la lumière, Le silence, parole des Morts, De tous nos maux enfin nous libère.
Seule la mer ma douce maîtresse, Dans un doux rythme me met en transe. Des bouteilles à la mer qui s'entrechoquent et dansent, Laissant ici bas une trace de ma détresse.
Et dans un autre monde elle m’emmène, Me rendant quelque peu meilleure et adoucissant mon déclin, Miroir de mon être et de mon destin Seule au bord de la mer je me promène.
Mes pieds nus dans le sable mouillé, Je regarde la Lune briller. Seule lumière. Lentement je laisse l’écume m’emporter, La mort m'a tourmentée, l'au-delà attirée. Alors je redeviens poussière...
Perdue, pourrie n’ayant plus d’armes, Je m’en vais loin cueillir mon dernier espoir, Dans la mer, seul exutoire. Et vous, pauvres humains, mourrez tous sans savoir Que le monde est une vallée de larmes.