Le ciel n’a plus de larmes, la terre se dessèche. Les hommes partent, les enfants meurent, Les femmes boivent leurs sanglots. L’or cuisant nourri par nos folies Ronge le blé des champs. L’aride craquellement avale L’humus riche pour les épis de blé. Et vous que nos semences ont engendrés Vous ressemblez aux grands caravaniers. Vous marchez pour de l’eau Qui ne jaillit plus nulle part. Nul ne se souvient Qu’il y eut des monts au chef blanc, Les pieds engloutis dans un miroir bleu. Nul ne voit plus la fleur du lilas Parfumer ce que nous appelions le printemps. Et la rose de mai, délicate et odorante, Est sauvage églantine. Plus que chardons et sur vos têtes des épines. Le ciel sec plombe un nouveau désert.