Un renard, pelisse aux couleurs de l’automne, Sournoisement attend, dans l’ombre d’un chêne, Une grive sifflant un air monotone. La croquer ! Plus qu’un mets divin pour sa haine !
L’animal rusé tire profit du feuillage fauve : Tapis derrière ce bouclier innocent, Il aiguise, dans la tiédeur de cette alcôve, La hargne qu’il couve depuis longtemps.
La grive ingénue, déguste de tendres baies, Inattentive, semble-t-il, à son environnement. Rassasiée, elle sautille, elle s’égaye Mais son œil, espion bien camouflé, est vigilent.
Elle le sent, elle le voit, ce supposé rusé ! Elle jubile au tour qu’elle lui a réservé : L’animal pleinement assuré, bondit d’un coup, La grive s’envole, lui montrant son atout.
Rusés en tout genre, sachez l’inutile De convoiter une grive subtile Dont la puissance n’est qu’aux volatiles.