A tous les dictateurs, à tous les ‘pense petit’, Je dédie ces quelques misérables lignes… Bâillonnez les lèvres qui vous maudissent, Des soupirs toujours s’en échapperont. Bandez les yeux qui luisent, Des brasiers ardents renaîtront. Amputez les membres de vos rebelles, Leur testament déjà se répand Et frappe plus fort que vos armées mercenaires. Emprisonnez les corps battus, humiliés ; Ils sont roseaux et ne rompent point. Quand même vous auriez décimés tous les résistants, Quand même vous incinéreriez le dernier, Quelque part, là où vous n’avez pas pensé, Quelqu’un allumera une flamme nouvelle à l’autel de la liber Dans l’infime chaleur de la mèche incandescente, Viendront s’incendier des fous tout neufs, Des assoiffés de Pureté. Ils reprendront, boléro incarné, L’hymne des premières âmes qui l’entonnèrent. Vous pouvez mater les corps mais Vous ne pourrez jamais Éteindre ce qui flambe Avec ardeur et conviction.