Je m’attendrais à un adagio, très lento ; Je voudrais te dire piano, pianissimo… Frôle de tes doigts habiles le clavier Les touches blanches et noires de mon passé.
De variation en variation, compose-moi ! Réécris en harmonie une partition Qui fera rougir Verdi et sa Traviata, Qui mènera les âmes à la perdition !
Et puis lentissimo reviens à l’adagio ; Romps et apprivoise l’instrument insoumis ; Taquine-le pour qu’il frémisse avec brio, La plus divine de toutes les symphonies.
Non ! Grime-moi d’une élégiaque sonate, De celles qui font rêver les nouveaux amants, Un clair de lune d’un vieux piano germant Et qui s’envole en notes écarlates.