Puisque ma destinée n’est pas celle Que j’avais géométriquement dessinée Puisque moi je n’ai point d’ailes Pour dans un envol salutaire m’éloigner.
Puisque ma vie n’est qu’une pellicule Que j’ai laissé dans la pochette, sans développer Puisque mes amours sont fades et ridicules Pour en faire un roman et le publier
Puisque le noir me va si bien, trop bien Que j’en ai pris le goût jusque dans mon âme Puisque je ne crois pas, je ne crois plus en rien Puisque je suis à vos yeux moins qu’une femme
Alors messieurs, retirez donc vos veules mains De mon corps qui pourtant vous appâte Alors messieurs, passez donc votre chemin Fuyez, quittez mon horizon en toute hâte.
Puisque je n’ai plus l’envie ni la patience De vous subir sans mot dire, en silence, J’espère en lieu et place de mon existence Que vous rencontrerez lit de pestilence.
Je n’ai plus de pitié, plus de pardon, Eteinte aux attraits de la brûlante passion. Et puisqu’il faut bien mourir un jour Je veux que ce soit sans mots d’amour.