Ici, de givre sont les jaunes et bleus crocus, De neige blanche sont parées les allées Qui geignent sous des pas esseulés. Au jardin d'hiver muse une poupée russe.
Elle traîne ses chagrins au long du jour, Le cœur désabusé, les yeux insondables. Chaque heure nouvelle et interminable, Affaisse un peu plus son être déjà si lourd.
Nul ne sait pourquoi une poupée charmante Se morfond dans un monde d’affres et d’ombre Où la tristesse plus que la joie ne se dénombre. Serait-elle confinée dans l’enfance indolente ?
Lentement le givre abandonne les crocus. Si le jour blesse les anciennes braises de ses yeux Est-ce de ne plus savoir boire le ciel bleu ? Au jardin d’hiver pleure une poupée russe.