Ce fut, mon amour, en vous parlant de la mort Que le maître destin vous mit sur ma route Quatre rimes de trop, devinrent doux remords. Pour les avoir écrites, quelle déroute Prit le cours de mon voyage au cœur d’un hiver ? Depuis les mots ont parcouru un étrange Chemin. Votre main a effacé tout calvaire, M’offrant des pays où la folie s’engrange.
C’est, mon amour, en vous donnant ma confiance Qu’aujourd’hui, je vagabonde au sein des dangers. Deux âmes composent notre romance Mariant parfum d’oliban, fleurs d’oranger. Quelque fois, vos lèvres osent me susurrer Les délices d’un amour où coule de l’or Et des pluies de passion que je dois censurer Au risque de voir la rose pourpre éclore.
Bonheur ! Votre amour n’est pas de ceux qui tremblent : Vous avancez les yeux remplis de tendresse Vers un corps où pudeur et désir ensemble, Depuis l’éternité, veut votre caresse. C’est, mon amour, l’instant unique où vous pouvez Prendre sans souci de refus, mon seul joyau. Mais soyez assez audacieux pour m’enlever Dans un cri murmuré, mon unique lambeau.