Petit amour qui habitait mon cœur, Forteresse pour une dentellière Toi qui brodais mes tapis d’occident Et m’offrais tes regards de sorcière Pour la harpe d’un inconnu, pour quelques chants, Odes mensongères Tu as soudain trahi ce que tu m’avais donné En une promesse sincère
Depuis ce matin funeste, J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine Je crie au monde ma vengeance Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !
Toi qui courais au-delà de ma citadelle Pour cueillir un rêve, un je ne sais quoi, Ne l’as-tu pas vu s’avancer d’un pas sournois Dans l’ombre des sous-bois ? Il portait habit de veneur, il souriait Comme le plus beau des enchanteurs Mais occultait sous une cape de velours Un arc aux flèches d’empoisonneur.
Depuis ce matin funeste, J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine Je crie au monde ma vengeance Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !
Insouciante tu l’as suivi jusqu’à l’orée, Tu riais comme rient les âmes belles. Pourquoi n’as-tu pas entendu ma voix Qui dans le jardin hurlait pour le rappel ? Son pipeau avait plus beau son que mon cor Qui sonnait pour ton seul secours Trop naïve, tu n’écoutais Que ces serments de brigand, Ces mensonges de velours.
Depuis ce matin funeste, J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine Je crie au monde ma vengeance Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !
Tout contre lui tu t’es abandonnée, Insoutenable attrait pour ce bel étranger. Lui a ravi ta gorge, y a déposé un baiser Et de son regard de glace a transpercé Ta jeune innocence avec des tableaux De contes de fées cachant le vampire. Sans hommage pour ta tendre bonté, Il était venu dans le but de s’assouvir…
Depuis ce matin funeste, J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine Je crie au monde ma vengeance Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !
O mon amour j’entends chaque nuit ce hurlement; Seul un voile de tristesse sépare Mon bras de ton intolérable détresse.