La nuit étend sous tes doigts ma chevelure, Saphir rehaussé d’étoiles et d’or pâle. Ta voix hasarde sur cette tendre voilure Des mots d’amour, un doux madrigal.
Tremble mon âme à ces sons mélodieux Frémis mon corps à ce chant encore flou. Tes lèvres accrochent un profond silence A la cambrure de mes reins devenus fous.
Des vagues océanes déferlent dans tes yeux Ton souffle, dans une valse à trop de temps, Pénètre le mien. De soupirs en aveux Ta bouche soudain change d’instrument.
La mélodie t’échappe, tu joues en solo Des accords intrépides et je deviens Les touches blanches de ton piano. Tu ajoutes les noires en fin musicien.
La nuit répand son libre vouloir amoureux : Nos corps hasardent une tendre violence. Une pause, deux rondes collines bleues Dardent leur folle attente de jouissance.
Le firmament surpris par des notes suaves Dissimule ce qu’il vaut sans doute mieux taire. La musique conduit cet étrange voyage Où tu crois me trouver et chaque fois me perd.
Mes cheveux dans ta nuit s’allument alors d’amour T’offrant un phare aux rais d’envie et de désir. Les ombres renoncent ainsi aux vieux accords sourds : Je t’appartiens dans un voluptueux soupir.
Le ciel se souviendra d’un concerto bleu nuit Qui berça ces deux amants au creux de leur nid. La musique s’endormira dans un grain de pluie Emportant avec elle une portée bien garnie.