Dans le glissement d’un auguste silence J’ai marché, déterminée, jusqu’en ce lieu Où des squelettes ivres et joyeux dansent Avec les sombres corneilles en leur milieu.
Dans les brumes, exhalaisons naissantes, Aux pieds de leurs funestes demeures, Ils narguent, crânes vides, la lune croissante, Torche involontaire de leur banquet d’horreur.
Ces ignares carcasses croquent les pattes D’un pendu dérangeant leur abjecte noce Noce repue de sang, noce écarlate Vin qui humecte les plus profondes fosses.
La lumière pâle et blafarde dédaigne Ces ripailles écoeurantes et vulgaires Qui sont outrage à la clarté qui baigne Ce que le jour reportera en poussière.