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Arwen GERNAK

Divine blessure

Au crépuscule, je m’en allais prendre l’air,
Quand un tendre rameau, ma joue caressa
Comme l’ergot de l’aigle ptôsé sur terre.
Du sang salace de la griffure, filtra.

Depuis, à l’heure vespérale, je vague,
Cherchant à l’orient, l’oiseau tant révéré.
Pas un sorgue que mes yeux ne divaguent
Dans l’assurance de le voir poindre, inquiet.

Les oliviers frémissent mais non de son vol ;
Ils compatissent à ma patiente espérance.
Faut-il qu’une blessure m’ait rendue folle
Pour m’engouer d’une pareille élégance.

Mes chères arborescences savent combien
Ma folie me torture et me tourmente.
Mais voilà l’auguste rapace chaviré !
Il daigne, craintif, se poser au sol, enfin !

Ses prunelles dorées transpercent mon cœur
Et y gravent, en lettres aériennes, trois mots
Que je languissais d’entendre en cette heure,
Ces timides aveux qui rendent l’homme beau.

21-01-05