Condamnation sans jugement Arrestation sur le champ d’un cœur. On dresse potence, Echafaud des tourments Exécution de dame candeur.
Si l’enfer devient ma sublime demeure Qu’il t’épargne ce que j’endosse Sur moi les anges ont refermé leurs faveurs Roulant la pierre sur la paisible fosse.
Le tombeau ignore mes implorations Les outrages dépassent mon offense Condamnée aux infinies pérégrinations Des vies amputées de dernière innocence.
On m’a volé mon tapis volant Pour les transhumances de nos souvenances Je n’ai pas de diffuseur d’oliban Pour les exhalaisons de nos réminiscences.
Je n’ai pas le code d’accès Des portails translucides du paradis ; Ils sont fermés au-delà des jamais… Il me reste l’errance des maudits.
Sur des cactus crevés d’épines Je déverse mes lamentables regrets : Pas de tendresse pour la courbure de mon échine. Chante un psaume vers Dieu du haut d’un minaret.
Des brasiers éteints à l’eau de larmes, Est né un désert de nos sels. De dessous les cendres, une frêle flamme Monte pourtant vers le ciel.