Gollard, berceau fragile des mes jours heureux, Sous le soleil mûrissant l’orge et le froment, Sous l’araire soumise aux fortes juments, Unique secours du laboureur courageux.
Gollard, photo jaunie par les années Pointant tes vestiges de gloire passée Par-dessus les épis d’un champ de blé doré, Tour croulante sous le vil sacro-saint progrès.
Gollard, hameau aux confins de deux frontières Témoin silencieux d’épopées de naguère Qui te firent noble protection princière Contre l’ennemi qui voulait une guerre
Gollard, château réduit en amas de pierres Où j’ai joué sans souci de ton histoire Ignorante alors du futur péremptoire Qui va te réduire bientôt en poussière
Gollard, que tentent de protéger de l’oubli Quelques doux, nobles et respectueux esprits. Souvenir évanescent pour celui qui suit Et déjà ignare d’un passé qu’on oublie.
Gollard, je te chante pour te ranimer Dans la mémoire des nouveaux arrivés Curieux de cette ruine timide mais dressée Contre une nature aux paysans civilisés.
Gollard, je te regarde comme alors, Avec des yeux qui voient encore Ce que tu fus avant les champs d’or Et les chemins enfouissant tes trésors.