Ecoute avec patience toutes ces nuits-là Tu sais, celles où je me trouvais loin de moi Imagine le désert, l’aride : mon univers ! Suppose les heures sans fin de mon enfer.
Ô nuit cruelle, quand tu me tendais la main Quelle était belle la vision de promesses D’oubli dans les liqueurs porteuses d’ivresse ! Ô nuit sublime, quand dans tes bras tu nous tiens !
De mes cheveux, marin aurait fait cordage. Quand mon corps, lui, comme radeau en mer perdu, Laissait à l’ennemi tout droit d’abordage Et sans résistance accueillait l’inconnu.
Torpeur des lendemains de folle liesse, Je vous maudis pour ces moments de faiblesse ! Pourquoi donc faut-il que se fasse jeunesse, Ne peut-on éviter tant de nuits de détresse ?
Devine le récit de mes nuits d’horreur sans toi ; Contemple, si tu veux, ce qu’il reste de moi. Murmure, timide, les mots qu’on ne dit pas, Pardonne mes dérives et leur résultat.