J’ai le vague à l’âme, le vague au cœur : Leur écume envahit mes si longues heures Et viennent émousser la maison du bonheur, Erodant ça et là l’horizon et sa couleur.
Mon amour, pourquoi cette langueur Ces sanglots muets et ces timides pleurs ? Dans le silence du jour où je demeure, Pourquoi ne pas chercher ta douceur ?
Je tapisse mes jours de tes mots rieurs, Je brode un napperon de tendres lueurs Et rêveuse, je couds un langoureux tailleur Que j’aimerais revêtir en ton honneur.
Mais un impalpable relent de pudeur Me retient loin de tes halos de splendeur. J’ai peur dans mon habit de candeur De ne pas arriver à ta hauteur.
J’ai le vague à l’âme, le vague au cœur Flottement sans passion, sans vigueur Qui m’emmène en un tourbillon de lenteur Laissant épars les coquillages du bonheur.