En haut de la falaise, vous pouvez encore la voir : Elle tremble et sanglote dans sa robe de mariée. Le visage immobile, elle fixe l’abîme à ses pieds ; La pierre grise et froide qui meut sous son poids.
Sa chevelure rousse comme la terre à peine brûlée Flotte, dernier fanion de cette juvénile beauté. Ses lèvres, dans un doux murmure, frissonnent Et une lancinante complainte d’antan fredonnent.
Tous ses rêves s’en viennent trop tôt ici mourir. Pouvait-elle imaginer qu’en ce funeste jour Son cœur de pucelle, offrande précieuse à chérir Deviendrait sujet de dédain pour toute la cour.
Elle se penche, par cette coupe béante, attirée Par cette écume mourant de rage sur la paroi. Dans un ultime sursaut, ramasse un galet, Et se jette, emportant avec elle tout son effroi.