Innocente et fraîche je m’avance Féline, à pas de loups, je m’approche D’un pied léger je cours et je danse Réveille-toi, Belle est toute proche.
Ton nom hante les forêts de mon village. Il fait trembler ceux qui le prononcent ; Rien ne bouge le long de tes sillages. Bête, au fond des bois tu t’enfonces.
Mais moi je sais lire dans le feu de ton regard ; Moi, la Belle, je fonds devant ton désarroi. Quoiqu’ils en pensent, il est déjà trop tard Avant de te connaître j’étais destinée à toi.
Bête, bien ignorant sont tous ces sages Qui ne voient pas que ton corps disgracieux Masque une âme dévorée par la rage Que ta jeune superbe a conduit en ces lieux.
Ne crains plus rien, Belle s’en vient à toi Ouvre ce cœur qui s’obstine à s’oublier. Belle, je me présente nue devant le roi Pour qu’il m’accueille d’un baiser.
Bête, cette nuit tu vas mourir et renaître Dans les bras de celle qui par toi est reine. Bête, brise les ténèbres pour connaître Le délice d’être aimé et l’oubli de la peine.
Nous étions nés pour nous consumer Rien ni personne n’ y pouvait rien. Depuis la nuit des temps il est arrivé L’instant où Belle, la Bête devient.