La nuit, quand sur les champs la lune luit, Quand la rosée se pose sur les jeunes épis Et que la terre s’ouvre et craque et s’en nourrit, Une flamme ténue éclaire, timide, mes oublis.
La nuit, quand s’envole la chauve-souris, Quand sous les toits, une mésange au nid Etend ses ailes sur ses petit contre elle blottis, Un bruissement d’aile soudain couvre mes cris.
La nuit, quand les maisons enfin sont endormies, Quand les fenêtres ferment leurs yeux alourdis Et que les hommes reposent leurs chairs flétries, D’un désir fou, un souvenir pâle jaillit.
La nuit, quand le silence arrive sans bruit Quand le nuage crevé offre sa dernière pluie Sur une mer qui semble avoir tout englouti Une goutte d’encre s’écrase en un écrit.