Enfants, voici recomposée, votre image. Ce ne sont plus les lys des champs, la folle avoine, Les bluets et les coquelicots dont vous parez vos tabliers, C’est maintenant l’azur du ciel et le sang de l’Agneau Que vous avez en votre garde. Vous, qui n’aurez pas connu les turpitudes Des cœurs tourmentés, Vous êtes parties avant l’âge Où les passions exercent leurs ravages, Vous êtes les pures offrandes Qu’a pu concevoir, dans la honte, Une génération d’aveugles-nés. Par le prix de notre souffrance, Vous nous offrez, en Dieu, La joie de votre pureté, Feu où se consume, ardente, l’âme, Feu qui guérit la pauvreté.